lundi 26 décembre 2011

Comment Windows 8 veut simplifier et sécuriser les mots de passe

L’éditeur s’attaque cette fois à un gros morceau : la gestion des mots de passe au sein du système et donc le degré de sécurité qui en découle. Face à plusieurs problématiques inhérentes aux choix des mots par les utilisateurs, Windows 8 apportera plusieurs réponses.


La situation actuelle est trop complexe
Les mots de passe sont une protection pratiquement aussi vieille que l’informatique. Il est très vite apparu la nécessité de protéger des données via une série de caractères alphanumériques. Depuis, chacun en possède au moins pour son compte de courrier électronique, mais de la réflexion à la base du choix du mot découle le degré de protection. Dans l’idéal, il faudrait des lettres, minuscules et majuscules, des chiffres ainsi que des caractères spéciaux. De plus, toujours en idéalisant la situation, chaque compte devrait avoir son mot de passe unique.

Le problème est alors simple : plus l’utilisateur a de mots de passe complexes, plus il a de mal à s’en rappeler. Il existe du coup deux conséquences :
·         Les utilisateurs n’ont finalement que peu de mots de passe différents
·         Des méthodes tierces de stockage des mots de passe peuvent être mises en place
Ces deux constats ont chacun leur conséquence. Dans le premier cas, c’est une conséquence simple de sécurité : si un attaquant quelconque trouve un mot de passe, il peut accéder facilement à d’autres services. Le cas survient notamment quand un utilisateur se sert d’une adresse email et de son vrai mot de passe comme éléments d’identification sur un autre service. Dans le deuxième cas, il s’agit d’une solution efficace, mais uniquement si le mot de passe central est suffisamment fort (complexe). Il requiert cependant l’utilisation d’un produit dédié.

Les solutions proposées par Windows 8
Le futur Windows prendra en charge différentes méthodes d’identification. Les mots de passe pourront notamment être gérés de deux manières. La première est classique : un mot de passe par compte. L’éditeur explique qu’Internet Explorer 10, livré avec Windows 8, enregistrera bien entendu les mots de passe dans une zone sécurisée. Les sites web bloquant l’enregistrement du mot fonctionneront toujours comme tels.



L’autre méthode est l’héritage directe de 
l’intégration des comptes Live au cœur du système. L’utilisateur, s’il renseigne son compte Live, pourra choisir de synchroniser les mots de passe. Conséquence : toute identification sur un site web provoquera l’enregistrement des informations dans une zone sécurisée du compte. Il y a deux avantages : l’utilisateur n’a plus besoin de retenir les comptes, ce qui équivaut à un outil dédié, mais ces derniers seront en outre synchronisés sur les autres machines. En clair, l’utilisateur transporte avec lui ses mots de passe. Notez d’ailleurs que c’est également vrai pour d’autres données telles que les clés des réseaux Wi-Fi, et que les applications Metro disposeront d’une API capables de faire appel à cette fonction.

En aparté, signalons que cet enregistrement existe depuis des années avec les comptes MobileMe proposés par Apple. La firme de Cupertino a cependant décidé pour une raison inconnue de supprimer cette fonction 
lors du passage à iCloud. Il n’est cependant pas interdit qu’elle refasse son apparition plus tard.

Et en entreprise ?
D’autres méthodes sont supportées, notamment l’identification par clés publique/privée. Avec une telle infrastructure, l’authentification sur un service provoque une demande de ce dernier pour l’obtention de la clé privée, qu’il peut lire grâce à la clé publique. Les avantages sur le simple mot de passe sont multiples, mais on notera particulièrement l’impossibilité pour un keylogger d’enregistrer ces informations puisqu’il n’y a pas de frappe au clavier. Si cette méthode n’a pas supplanté le mot de passe, c’est qu’elle réclame un matériel dédié, comme une smart card ou une puce particulière. Problème : si l’utilisateur n’a pas ce matériel avec lui, il ne peut pas s’authentifier. De fait, la propagation chez le particulier est compromise.

Plusieurs modifications ont cependant été apportées. Premièrement, les clés publiques et privées peuvent être stockées dans un KSP (Key Storage Provider) qui utilise l’environnement TPM (Trusted Platform Module) pour assurer leur protection. Les TPM sont courants en entreprise, et c’est à elles que s’adresse ce changement. Les applications Metro disposent de plus d’une API permettant d’appeler cette fonctionnalité.

Dans les cas des sociétés plus grandes qui utilisent des infrastructures de smart cards, Windows 8 peut utiliser le TPM comme une carte virtuelle. Microsoft assure que cette possibilité, si elle est activée, ne demande aucune modification coté client ou serveur : les services et applications réclamant une smart card la détectent en tant que telle.

Mais la principale nouveauté pour le grand public sera surtout l’enregistrement des mots de passe dans le compte Live. Ce dernier aura donc une importance cruciale et, s’il est utilisé, réclamera un mot de passe particulièrement fort. Un constat identique en fait à la situation avec iCloud d’Apple ou Google, ces comptes renfermant une proportion toujours plus importante de la vie numérique des utilisateurs.

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