RIM renouvelle progressivement sa gamme de smartphones BlackBerry.
Derniers arrivés en date, le BlackBerry Curve 9360, le BlackBerry Torch
« tout tactile » 9860, et le
Bold 9900, ces trois terminaux étant disponibles depuis quelques semaines en France.
C’est au dernier, le Bold 9900 que nous allons nous intéresser
aujourd’hui. J’en ai un exemplaire en main depuis quelques jours et je
l’ai utilisé comme smartphone principal pendant cette période. Revue de
détail.
Prise en main, premières impressions
Le
BlackBerry Bold 9900 est… beau. C’est la première
réflexion que je me suis faite quand je l’ai eu en main. Cela est
principalement dû à l’équilibre entre ses dimensions et sa finesse. Il
rappelle un peu le Bold 9000 dans son form factor, tout en étant moins
épais (10.5 mm contre 12.5 mm) et moins lourd. De plus les matériaux
utilisés avec son cerclage en alu brossé et son dos façon carbone sont
du plus belle effet. Un appareil très agréable à tenir en main ou à
l’oreille, bien plus qu’un
iPhone par exemple avec ses bords tranchants et ses surfaces façon patinoire.
Le package : qu’y a-t-il dans la boîte ?
Le modèle que j’ai testé m’a été fourni par Orange donc on ne sera
pas étonné de retrouver le package classique aux couleurs de l’opérateur
avec sa boîte noire et orange. Dans celle-ci on trouve
- le smartphone
- un mini-livret mode d’emploi
- une chamoisette noire
- un étui « actif » en cuir dur
- une paire d’oreillettes audio
- le (mini) chargeur avec câble USB indépendant et la batterie
Fonctionnement, ergonomie
Le Bold 9900 est un smartphone qui réunit en un appareil « le
meilleur » de BlackBerry à savoir le format classique connu des
blackberrynautes (écran paysage + clavier physique + trackpad) et un
écran tactile capacitif multipoints dans la norme de ce que l’on connait
sur d’autres smartphones. Ainsi les utilisateurs de longue date de
BlackBerry pourront continuer à manipuler leur mobile comme ils l’ont
toujours fait, alors que ceux qui préfèrent le tactile pourront piloter
l’appareil exclusivement en touchant l’écran.
Le Bold 9900 est doté de la nouvelle version du système
d’exploitation de RIM, à savoir BlackBerry OS7. Pas de grand changement
par rapport aux dernières versions de BB OS 6, mais une interface par
icônes encore un peu améliorée et modernisée, et une plus grande
fluidité de l’ensemble. On sait que Blackberry OS7 est une version « de
transition » qui ne devrait pas subsister très longtemps puisqu’elle
devrait faire place à QNX, le système d’exploitation de la tablette
BlackBerry PlayBook.
Cela étant, j’avais déjà apprécié la réactivité d’appareils comme le
Bold 9700 ou le Torch 9800, mais on est ici clairement un cran
au-dessus. Le 9900 est véloce et réactif et l’écran tactile est
particulièrement agréable à utiliser, même si on peut lui reprocher sa
relative petite taille qui ne conviendra peut-être pas à ceux qui ont
les doigts du Géant Vert.
Côté ergonomie, même si RIM fait des efforts, ce n’est pas encore ça.
La logique des menus, dont certains redondants ou offrant une double
entrée pour un même réglage, m’échappe un peu parfois. J’ai par exemple
bataillé pendant une demi-heure pour trouver une commande aussi basique
que le changement de code PIN de la carte SIM. D’autre part, je ne sais
pas si d’autres ont constaté cela aussi, mais avec l’arrivée de l’écran
tactile, je suis fréquemment sujet à de faux clics pendant que je saisis
du texte sur le clavier physique : il suffit que votre doigt déborde de
quelques microns des lettres situées en haut du clavier pour déclencher
une commande inopinée sur l’écran tactile et ouvrir une autre
application qui vient s’afficher à la place de votre saisie en cours. Le
genre de truc que vous appréciez moyennement quand vous êtes en train
de rédiger un texto ou un email…
Téléphonie
Pas grand chose à signaler de particulier de ce point de vue. Si l’on
se rappelle que nous parlons d’un téléphone, le Bold 9900 remplit
parfaitement sa fonction : toutes les fonctionnalités liées à la
téléphonie sont bien pensées, intuitives et agréables à utiliser. On a
un vrai téléphone, agile, et qui ne vous embrouille pas avec des menus
inutiles. La sensibilité au réseau est dans la moyenne sans être
toutefois exceptionnelle. Je pense à ce sujet que les anciens
BlackBerrys étaient peut-être un peu plus efficaces. Cela dit la
sensibilité reste légèrement meilleure que celle d’un iPhone 4 par
exemple.
Pas de data, pas d’App World…
Dans les trucs particulièrement énervants et qui sont une constante
chez BlackBerry, je retiens principalement cette obligation absurde
d’être connecté au réseau GSM avec un plan data pour accéder à l’App
World. Ainsi, si vous êtes en WiFi et que vous avez coupé le GSM, ou si,
comme certains utilisateurs (ados notamment) vous ne disposez pas d’un
abonnement data, vous pouvez aller vous faire voir : vous ne pourrez pas
installer d’app sur votre BlackBerry via le réseau, vous devrez
obligatoirement passer par votre PC en connexion USB filaire. J’en fais
régulièrement l’expérience chez moi, lorsque je coupe la data et que je
bascule en WiFi only : pas d’App World et un stupide message d’erreur.
Autre contrainte d’un autre temps : devoir obligatoirement utiliser
Internet Explorer pour utiliser l’App World sur son PC en vue
d’installer des applications. Ce n’est à mon avis pas comme ça que RIM
favorisera le développement de son magasin d’applications.
Ecran et clavier
Le clavier physique reste le point fort des terminaux BlackBerry.
Celui-ci ne fait pas exception à la règle avec ses touches en relief
asymétrique qui fournissent une sensation de précision assez
remarquable. Il faut cependant là encore être un vieux routier du
BlackBerry pour saisir à la vitesse de l’éclair. J’avoue pour ma part
avoir besoin d’une bonne période d’adaptation pour écrire aussi vite que
sur un iPhone ou un Windows Phone (je ne mentionne pas Android car j’ai
toujours du mal avec les claviers tactiles sur cet OS). Mais il n’en
demeure pas moins que c’est ce qui fait pour moi le charme unique des
BlackBerry : l’impression d’avoir véritablement un mini-ordinateur au
creux de la main, et je comprends que certains
crackberries éprouvent quelques difficultés à se départir de leur terminal préféré.
L’écran de 2,8 pouces et 16 millions de couleurs offre une résolution
de 640×480 (celui du Bold 9000 était de 480×320). Il est lumineux,
contrasté et affiche une belle définition, comparable au meilleur du
standard connu sur les smartphones « haut de gamme ».
Photo, vidéo
Je ne pense pas que l’on choisisse un BlackBerry pour la qualité des
photos qu’il réalise, mais on notera quand même les caractéristique du
capteur : il s’agit d’un 5 megapixels qui permet de réaliser des clichés
de 2592×1944 pixels, alors que les vidéos sont en HD 720p. Voir
ci-dessous les photos faites avec le Bold 9900. Elles n’ont pas été
retouchées, juste compressées à 80%. La qualité est à mon sens tout à
fait correcte pour ce type d’appareil.
Cliquez sur les photos pour les voir au format original.
Une fonction étonnante : lorsque vous prenez des
photos, celles-ci sont automatiquement géolocalisées et surtout
géo-taggées par défaut, ce qui signifie que le nom de l’endroit
s’enregistre en préfixe du nom de chaque fichier en plus de la date.
Exemple : vous faites une photo ou une série de photos le 22 novembre à
Pétaouchnok, les fichiers seront nommés petaouchnok-2011-11-22.jpg. Pas
mal, mais éventuellement un peu piégeux dans certaines situtations. Il
suffit de désactiver la géoloc pour ne pas voir apparaître ces
indications.
NFC : en avance sur le marché ?
Le Bold 9900 est équipé d’une puce NFC (Near Field Communication) qui
permet de communiquer avec d’autres objets compatibles, sans fil. Voici
une petite vidéo de démo du fonctionnement du NFC sur le Bold.
Applications
On le sait, c’est là que le bât blesse : l’écosystème BlackBerry est
encore un peu riquiqui et l’App World manque sérieusement de choix dans
les applications. Cela étant le geek social aura quand même à sa
disposition le minimum syndical et un choix suffisant d’applications à
se mettre sous le doigt. Le Bold 9900 est livré d’origine avec un
bloc-notes, un gestionnaire de tâches, une calculatrice, la suite
bureautique complète Docs To Go (une version mobile compatible Word,
Excel et Powerpoint), un gestionnaire de fichiers, une boussole, une app
de prises de notes vocales, la commande vocale et un outil de gestion
de mots de passe. Au sujet de la commande vocale, on a droit également à
une fonction de recherche universelle par la voix, à l’image de ce que
l’on connait sur Android. Celle-ci permet de chercher parmi les
contacts, les emails et le web et fonctionne plutôt bien.
On a droit également dans le package de base à une horloge, un
gestionnaire et lecteur audio vidéo photo, l’application Cartes reliée
au GPS de l’appareil, un navigateur web de dernière génération fondé sur
Webkit et compatible HTML5, quelques jeux, etc.
Ce à quoi j’ai ajouté en les installant :
Twitter,
Facebook, Shazam, Vlingo… et c’est tout. L’application Spotify,
toujours pas disponible pour la plateforme BlackBerry, me manque
cruellement.
Synchronisation, sauvegarde
Fonctions de plus en plus essentielle à l’heure du cloud (et des vols
de portables), la synchronisation et la sauvegarde du Bold 9900 se font
encore à l’ancienne, via une connexion physique à votre bon vieux PC
via câble USB, et avec l’utilisation du logiciel propriétaire de RIM,
BlackBerry Desktop Manager, ce qui n’est pas une bonne nouvelle : c’est
long, lourd et fastidieux. Et vous goûterez probablement à des joies que
vous ne connaissiez plus depuis quelques temps : des messages d’erreur
abscons, quelques bugs et même parfois un refus de l’application de
reconnaître ou de synchroniser votre terminal. Quand on n’est pas dans
le cloud, on est dans le brouillard.
En revanche, la possibilité d’utiliser son BlackBerry comme une clé
USB (unité de stockage de masse) est toujours présente et cela demeure
très pratique.
Autonomie
Rappelons que le BlackBerry Bold 9900 est doté d’un processeur de 1,2
GHz et d’un écran tactile de 2,8 pouces, ce qui forcément peut induire
quelques craintes sur son autonomie, réputée être l’un des autres points
forts de BlackBerry. Je n’ai pas fait de tests poussés ni scientifiques
mais je peux dire que l’autonomie est très satisfaisante, et largement
supérieure à celle – calamiteuse – de l’iPhone 4S. Avec le 9900 j’ai eu
la bonne surprise de constater que je ne devais le recharger qu’après
une journée et demie, voire deux journées d’utilisation, là où un iPhone
ou un Android ne tiennent pas une journée. Je n’en fais pas un usage
très intensif (je téléphone peu, notamment) mais c’est le même avec tous
les mobiles donc la comparaison est pertinente.
En conclusion
Le BlackBerry 9900 est un peu un paradoxe. Il représente
d’une certaine façon la quintessence des terminaux RIM tels que nous les
connaissons aujourd’hui et se trouve pourtant à la croisée des chemins,
dernier avatar d’une lignée qui va certainement être complètement revue
avec l’arrivée du nouveau système d’exploitation QNX. Il est à la fois
moderne (écran tactile capacitif multipoint, puce NFC) et classique,
dans la droite ligne de ses prédécesseurs, ceux qui ont fait le succès
de RIM et causent aujourd’hui ses difficultés actuelles. C’est un bon
smartphone, de ceux dont qui nous auraient encore fait rêver il y a
seulement trois ou quatre ans. Je le recommande : pour un usage intensif
si le tout tactile n’est pas votre truc, c’est le mobile qu’il vous
faut. C’est d’ailleurs comme cela que j’envisage un BlackBerry, les
modèles tout tactile ne m’ayant jamais convaincu.
Côté offres,
Orange propose le Bold 9900 dans son offre Série Limitée Business pour BlackBerry,
comprenant emails, Internet et Orange Maps en illimité, avec 100 SMS,
100 MMS et surtout l’option BlackBerry comprise dans le prix de
l’option. En gros, c’est
Business pour smartphone avec l’option BlackBerry intégrée.
J’aime bien ça
- la taille et la forme
- la finesse
- le design, les matériaux
- l’agrément de prise en main
- le clavier
- la réactivité
- la qualité de l’écran
J’aime moins ça
- l’ergonomie parfois déroutantebibibibi
- le manque d’applications disponibles
- les aberrations d’usage (App World non accessible en WiFi…)
- la taille de l’écran
- la synchro avec PC
Caractéristiques techniques principales du BlackBerry Bold 9900
- Hauteur : 115 mm
- Largeur : 66 mm
- Profondeur : 10,5 mm
- Poids : 130 g
- Processeur : QC 8655 1.2GHz
- Mémoire : 768 Mo de RAM, 8 Go d’eMMC
- Mémoire extensible : Carte uSD jusqu’à 32 Go (en option)
- Appareil photo 5 Mpx
- Caméra vidéo HD (720p)
- Zoom numérique x4
- Flash
- Détection de visage et stabilisation d’image
- Géotag
- Batterie lithium-ion amovible / rechargeable de 1230 mAH
- Casque stéréo avec jack de 3,5 mm
- Haut-parleur et microphone intégrés
- Casque mains libres.